LA RÉVÉLATION DE L'ÊTRE
Par Michael Brown
Traduction révisée 2012
L'objectif de "La Révélation de
l'Etre" n'est pas de nous permettre d'obtenir ce dont nous avons besoin ou
envie. Elle ne nourrit pas les états non-intégrés de notre corps émotionnel et ses
empreintes. Il ne s'agit pas ici d'obtenir quoi que ce soit, nos
perceptions demeureront insensibles à cette Révélation tant que nous ferons quoi
que ce soit dans le but d'obtenir quelque chose.
'La Révélation de l'Etre' peut
seulement nous permettre d'expérimenter la conscience de ce que nous sommes. En
nous ouvrant à cette révélation, nous recevons toutes choses et toutes choses
nous révèlent l'Etre.
Plaidoyer en faveur de l'Etre…
L'intention de cet écrit est que vous
puissiez recevoir puis transmettre cette révélation. Cela va nous demander – au
sens symbolique - de nous tenir devant le tribunal du corps mental pour plaider
en faveur de l'Etre (en tant que point d'origine de la qualité de
l'expérience humaine) face au Faire. Plaider en faveur de l'Etre défie
la structure-même de ce que nous considérons être "un comportement humain
normal."
Pour cette raison il est nécessaire
de commencer ici par définir certains mots aussi clairement que possible afin
que nous ayons conscience de ce qu'ils représentent dans le contexte de cet
écrit ainsi que dans le cas que nous cherchons à mettre en avant. Ce n'est pas
une tâche facile car le corps mental par lequel, nous humains, percevons nos
points de référence, s'est établi de son propre chef comme étant "Dieu".
Cet écrit a pour intention de
détrôner ce faux dieu et de démystifier tous ses agissements de sorte que nous
puissions réaliser que l'Etre est Dieu de toutes choses.
Faire, Etre et Non-Faire…
En accomplissant le changement de
paradigme du 'faire' vers 'l'être', il n'existe que trois types de dynamiques nécessitant
notre attention. Chacune d'entre elles s'exprime à travers notre expérience
physique, mentale et émotionnelle :
La première et la plus courante est
le "Faire". Nous définirons ici le 'Faire' comme : tout
agissement dont l'intention est de manipuler notre expérience. 'Faire' représente
toute impulsion physique, mentale et
émotionnelle émergeant d'une empreinte émotionnelle inconfortable ou
douloureuse, et de la croyance que l'activité qu'elle génère peut endormir ou
contrôler la résonance désagréable ressentie par celui qui l'expérimente. En
d'autres mots, dans le cadre de cet écrit,
toute action initiée comme un moyen de se sentir mieux sera définie comme :
"Faire". En effet, tout ce que nous faisons en vue de manipuler notre
expérience étant conduit par une empreinte émotionnelle que nous ignorons en
grande partie, tout 'Faire' est une impulsion dirigée inconsciemment. A partir
de maintenant nous nous référerons dans ce texte à toute la gamme des impulsions
inconscientes comme : (le) "Faire".
La seconde n'est pas si courante et
émane comme un rayonnement spontané de l'Etre. Bien qu'elle puisse être perçue
à travers l'expression de nos émotions physiques, mentales et affectives, elle
est en essence l'émanation de notre résonance vibratoire dans ce monde. Cette dynamique
est l'expression de "l'Etre conscient" et donc une impulsion dirigée
consciemment. A partir de maintenant nous nous réfèrerons dans cet écrit à cette
impulsion vibratoire consciente comme : (l')"Etre".
La troisième dynamique est le "Non-Faire".
Le 'non-faire' peut aussi signifier "dé-faire". Le 'non-faire' représente
toute impulsion physique, mentale ou émotionnelle dont l'intention délibérée
est de désactiver le point causal (ou point d'origine) de nos actes
inconscients en y posant notre attention ; puis d'apporter de façon
inconditionnelle le rayonnement de l'Etre sur le ressenti inconfortable sous-jacent
à notre empreinte émotionnelle non-intégrée. Ce qui différencie le "non-faire"
du "faire" est l'intention. ("Le
Processus de La Présence", par exemple, est basé sur le
"non-faire", son intention étant – en activant notre attention – de
nous dégager de l'empreinte émotionnelle non-intégrée qui nous amène
inconsciemment à 'faire'. En conséquence, cette méthode, si elle est abordée
avec cette intention, sert de pont temporaire entre : vivre sa vie en "faisant"
et vivre sa vie en "Etant".
Ce n'est qu'avec le regard de l'Etre
que nous sommes à même de pouvoir discerner la différence entre ces trois types
de dynamiques, non en nous focalisant uniquement sur notre activité physique,
mentale ou émotionnelle.
Prenons par exemple deux individus
travaillant 12 heures/jour, 7 jours/7. Les deux sont donc dans une dynamique physique,
mentale et émotionnelle. Cependant, même s'ils travaillent tous les deux
autant, l'un va travailler pour endormir ou contrôler son inconfort intérieur (inconfort
émergeant inconsciemment de ses empreintes émotionnelles non-intégrées de peur,
colère et douleur) tandis que l'autre travaillera en célébrant la Vie. Extérieurement,
les deux peuvent sembler similaires, mais à travers le regard de l'Etre et les
résultats perçus, se révèle toujours qui est qui.
On
ne définit pas systématiquement une activité physique, mentale et émotionnelle comme
un "faire" du fait qu'elle découle d'une impulsion - on la définit
comme telle par l'intention qui la conduit. La règle d'or est la suivante : Si
nous abordons une activité physique, mentale ou émotionnelle pour nous
sentir mieux - avec l'intention de manipuler nos circonstances pour nous y sentir
plus à l'aise - il est fort probable que nous sommes en train de "faire"
et non pas "d'Etre".
La Voie du 'Faire'…
Lorsque nous nous exprimons physiquement,
mentalement ou émotionnellement de façon à endormir ou contrôler notre
conscientisation de nos empreintes émotionnelles non-intégrées, nous essayons
de 'faire' quelque chose.
A chaque fois que nous sommes dans
une dynamique conduite par une peur, une colère ou une douleur non-résolue,
nous essayons de 'faire' quelque chose.
Nos expressions conduisent donc toujours
à la création de conditions, de situations et de constructions ne servant qu'à
nourrir la résonance de notre mal-être intérieur.
Nous créons ainsi constamment et sans
le savoir des conditions de travail, des difficultés environnementales, des relations
humaines et des arrangements organisationnels entraînant des manifestations
continuelles de peur, de colère et de douleur. Nous manifestons des créations qui
focalisent notre attention sur un paradigme basé sur le temps dont les
fondements sont associés dans notre perception à des moments de notre passé que
nous n'avons pas intégrés – des moments dont la résonance irrésolue nous entraîne
à nous projeter avec peur, colère ou douleur dans de futures situations que nous
pouvons nous attendre à être difficiles.
Comment pourrait-il en être autrement
?
Si ces conditions énergétiques non-résolues
(peur, colère et douleur) sont à l'origine de ce que nous faisons, les conséquences
vont évidemment être la peur, la colère et la douleur que nous allons projeter continuellement
dans l'instant. C'est ainsi que se déroule naturellement la conséquence de la
loi des causes et des effets.
Cependant, lorsque nous sommes dans une
dynamique qui est l'expression de notre Etre, les conséquences sont extrêmement
différentes :
Elles démantèlent sans cesse toutes
les structures extérieures fondées sur le temps.
Elles sont dépouillées de toute protection
ou projection.
Elles
n'ont plus besoin de copier-coller le passé dans le moment présent.
Elles nous amènent à être toujours dans
l'attention respectueuse de l'inconnu qui se déploie continuellement et des résonnances
non-encore manifestées dans le moment présent.
Ainsi nos expériences sont-elles toujours
nouvelles.
Tant
que nous ne reconnaîtrons pas l'Etre comme étant le point d'origine de
la qualité de notre expérience, nous nous alignerons instinctivement et systématiquement
sur le 'faire'.
Les Limitations Mentales…
Aborder et résoudre intellectuellement
cette situation difficile – par la
réflexion et la compréhension - est une démarche semée d'embûches car elle
fausse de façon inhérente les choses, notre corps mental ne pouvant appréhender
la grandeur de l'Etre.
Notre corps mental ne possède aucun point
de référence concernant la grandeur de l'Etre car il n'est fait que de
formes-pensées. Tant que nous n'avons pas intégré l'état de notre corps
émotionnel, toutes nos formes-pensées naissent de cet état intérieur inconfortable
qu'il émane continuellement.
Toutes ces forme-pensées émergeant de
notre inconfort sont de nature à se manifester extérieurement au lieu de
diriger notre attention vers l'intérieur et résoudre nos empreintes
émotionnelles non-intégrées ; elles essaient donc sans cesse de nous convaincre
que nous devons "faire quelque chose pour nous sentir mieux."
En embrassant instinctivement et
inconsciemment les résonances de ces formes-pensées réactives comme étant
valides, nous faisons énormément d'efforts pour essayer de comprendre ce qui
nous arrive et réfléchir à ce qu'il nous faut faire pour pouvoir neutraliser
notre mal-être intérieur.
Nous
sommes des "faiseurs" lorsque nous croyons que notre réflexion et notre compréhension détiennent
une sorte de pouvoir magique pouvant surpasser le rayonnement de l'Etre.
Lorsque nous sommes dans cette
perception des choses, il ne nous vient pas à l'esprit de nous tourner vers
l'intérieur – notre ressenti – pour émaner directement la fréquence de l'Etre
sur le point d'origine de notre inconfort.
Lorsque nous sommes dans le 'faire', nous
ne percevons pas la grandeur de l'Etre. Au lieu de cela, nous mettons inconsciemment
en place une expérience où nos agissements ne servent qu'à diffuser notre peur,
colère et tristesse non-intégrées dans tous les aspects de notre vie
extérieure. C'est ainsi que nous semons et récoltons l'inconfort/la douleur.
Il ne nous vient pas à l'esprit qu'il
n'y a rien que nous puissions faire pour transformer notre mal-être continuel.
En fait, plus nous sommes dans l'inconfort, plus nous entrons dans une activité
mentale et ses états conséquents qui nous amènent à 'faire' ; et plus nos états
sur le plan mental nous amènent à 'faire', moins nous arrivons à prendre
conscience que tous nos agissements découlent de notre réaction face à notre
état émotionnel non-intégré.
Lorsque
nous atteignons l'âge adulte, nous ne sommes plus des 'Etre- humains' -
nous sommes des 'Faire- humains'.
Le Test du 'Faire' et de 'l'Etre'…
Nous humains, ne savons percevoir le
monde qu'à travers les yeux du 'faire'.
Même si la réalité de notre situation
difficile se trouve juste devant nos yeux, nous sommes aveuglés par notre
perception et par notre allégeance au 'faire' comme moyen de nous ajuster à la
qualité de notre expérience.
Des conseils simples et bénéfiques
nous sont offerts pour nous aider à nous libérer de cette situation comme par
exemple lorsque l'on nous dit :
"Soyez
tranquille et sachez que je suis Dieu."
"Soyez
dans le moment présent."
"Ne
vous inquiétez pas, soyez heureux."
ou encore,
comme le Mahatma Gandhi l'a enseigné :
"Soyez
la paix que vous voulez voir dans le monde."
Comment savons-nous si nous sommes dans
le 'faire' ou dans l'Etre ?
C'est facile à vérifier. Faites le
test : Relisez les quatre phrases ci-dessus.
Si nous sommes des faiseurs et valorisons donc le 'faire'
comme un moyen de nous ajuster à ce que nous expérimentons, notre attention va
alors se porter sur les mots "tranquille", "moment présent",
"heureux" et "paix" pour comprendre la sagesse transmise
par ces paroles. En lisant ces mots, nous nous attacherons systématiquement et inconsciemment
aux mots "tranquille", "moment présent", "bonheur"
et "la paix" ; nous commencerons alors à étudier et analyser les
caractéristiques de la tranquillité, du moment présent, du bonheur et de la
paix comme si elles étaient des ingrédients magiques susceptibles de nous aider
à transformer la qualité de notre expérience actuelle.
Les faiseurs se demandent :
"Comment puis-je être tranquille ?"
"Comment puis-je entrer dans le
moment présent?"
"Comment puis-je réaliser le
bonheur?"
"Comment puis-je atteindre la
paix?"
En nous posant ces questions nous
passons complètement à côté de la sagesse que nous recherchons.
Nous agissons alors en créant systématiquement
autour de nous des situations ne servant qu'à entretenir ce mal-être qui conduit
toutes nos actions, et peu importe à quel point celles-ci sont pures et bien
intentionnées.
Nos religions, nos groupes spirituels
et nos organisations naissent tous de cette tendance au 'faire'.
Puisque ces structures
organisationnelles encouragent une activité répétitive qui nous devient vite
familière et routinière - et puisque l'accoutumance est un somnifère entraînant
inconscience et comportement egocentrique chronique - toutes les actions que
nous réalisons dans le but d'être "tranquille", d'entrer dans
"le moment présent", de réaliser "le bonheur" et d'atteindre
"la paix", ne mènent nulle part.
Avec le temps, l'évidence se fera
jour que ces actions mènent toutes directement vers des situations nourrissant la
peur, la colère et la douleur - les résonances causales d'où ces situations ont
émergé.
Ce cycle se poursuit perpétuellement car
nos agissements ne sont pas les fruits de notre volonté de connaître la
vérité de l'Etre mais plutôt des
tentatives d'étouffer le mal-être intérieur provenant de nos empreintes
émotionnelles non-intégrées.
L'intention est cruciale – c'est la
boussole de toutes les conséquences.
Lorsque
nous sommes dans le 'faire', nos diverses approches "spirituelles" ne
sont pas des réponses à Dieu.
Nous ne
rayonnons pas depuis l'Etre – nous réagissons face à un mal-être.
Lorsque nous sommes dans le 'faire', ce
que nous sommes incapables de percevoir et d'appréhender est que des paroles
comme "Soyez tranquilles et sachez que je suis Dieu" et "Soyez la
paix que vous voulez voir dans le monde" ne peuvent être appliquées en
faisant quelque chose.
Lorsqu’il s’agit de mettre en
pratique la vérité de ces paroles, quelques soient nos actions et combien elles
sont nobles - elles ne mènent nulle
part, n'accomplissent rien et s’avèrent aussi inutiles que se débattre
désespérément en essayant de traverser l'océan.
Le test du 'faire' et de 'l'être' ci-dessus
est infaillible.
Nous pouvons bien sûr faire croire à notre
entourage que nous sommes libérés du piège perceptif de l'état émotionnel non-intégré
qui nous pousse sans cesse à 'faire', mais
nous ne pouvons tromper notre propre expérience.
Nous
ne pouvons tromper la condition actuelle de notre propre matrice perceptive –
elle
Est ce qu'elle Est.
Lorsque nous sommes profondément dans
l'Etre et que nous sommes alignés avec le point d'origine de la qualité de
notre expérience -- avec ce que Dieu représente pour nous et avec qui nous
sommes -- alors, lorsque nous lisons les paroles suivantes…
"Soyez
tranquilles et sachez que je suis Dieu."
"Soyez
dans le moment présent."
"Ne
vous inquiétez pas, soyez heureux."
"Soyez
la paix que vous voulez voir dans le monde."
. . . notre attention se porte immédiatement
sur le mot "Soyez".
Nous savons que le pouvoir de ces
phrases réside dans l’évidence : Etre - et non dans la pratique du 'faire'
que nous associons à l'Etre. Nous lisons alors ces phrases de la façon suivante
:
"Soyez
tranquille et sachez que je suis Dieu."
"Soyez
dans le présent."
"Ne vous
inquiétez pas, soyez heureux."
"Soyez
la paix que vous voulez voir dans le monde."
Nous réalisons aussi que pour un
'faiseur' ces conseils risquent facilement d'être mal interprétés. Lorsque l'on
prend conscience que l'Etre est le point d'origine de la qualité de notre
expérience, nous les lisons alors naturellement de cette manière :
"Soyez
et connaissez Dieu".
"Soyez
dans le moment présent."
"Le
bonheur est d'Etre."
"Etre
est un état de paix."
Le 'Faire' spirituel. . .
Le défi auquel nous sommes confrontés
en passant de notre identification avec le 'faire' à la réalisation de
'l'Etre', c'est que nous ne pouvons intégrer cette révélation par la
compréhension mentale.
Notre corps mental ne peut
appréhender 'l'Etre' en y réfléchissant - par quelque débat intellectuel ou discussion
que ce soit.
Ou nous Sommes cela - ou nous en
sommes complètement inconscients.
Il n'existe pas d'état intermédiaire dans
nos perceptions.
Peut-être arrivons-nous à masquer
notre manque de conscience de la réalité de l'Etre en accomplissant de grandes et
nombreuses actions 'spirituelles' et peut-être celles-ci arrivent-elles à
convaincre tous les 'faiseurs' de notre entourage que nous avons réalisé cette réalité.
Pourtant, lorsque notre perception est mise à l'épreuve du "Test du Faire
et de l'Etre", nous ne le réussissons pas.
Dire
aux autres que l'on est "spirituel" pour essayer de leur faire croire
que nous sommes dans 'l'Etre', c'est comme la métaphore d'un poisson qui dirait
à ses semblables qu'il est un "nageur" pour les convaincre qu'il est
un "poisson".
Lorsque nous passons du 'faire' à 'l'Etre'
le mot "spirituel" devient superflu.
Lorsque nous nous référons
constamment à nous-mêmes comme "étant quelqu'un de spirituel" nous ne
mettons pas en avant l'Etre mais ce que nous faisons qui fait de
nous quelqu'un de soi-disant spirituel.
De même lorsque nous nous référons à
nos organisations ou à nos activités comme "étant spirituelles", à
nouveau nous ne mettons pas l'accent sur l'Etre – mais sur ce que nos
organisations font, ou sur ce que nos activités sont destinées à faire,
qui les rend soi-disant spirituelles.
Nous ne faisons par conséquence que
déguiser tous nos besoins de 'faire' en autre chose que ce qu'ils sont : des besoins
découlant de nos empreintes affectives non- intégrées (peur, colère et douleur).
Dans ces conditions, nos activités ne
sont en aucun cas un rayonnement provenant de l'Etre mais une réaction issue
d'un mal-être ; cette situation difficile se poursuit aussi longtemps que nous
tardons à nous offrir l'opportunité d'expérimenter l'Etre comme étant l'origine
de toute vie.
La Race Humaine ...
Lorsque nous étions enfants, l'Etre
n'a pas été valorisé car la plupart du temps nos parents étaient des 'faiseurs'
vivant dans un monde construit par des 'faiseurs'.
Nous vivons par conséquence dans un
monde dont les structures sont destinées à endormir et contrôler l'état non-intégré
du corps émotionnel humain collectif et non à nous aider à porter notre
attention sur l'Etre.
Le
monde dans lequel nous vivons tel qu'il est aujourd'hui – continuellement entretenu
par les politiciens, les prêtres, les profiteurs et par nous-mêmes - est une
manifestation extérieure des empreintes de peur, de colère et de douleur du
corps émotionnel humain collectif.
Les empreintes de cette résonance
émotionnelle non-intégrée se transmettent énergétiquement de génération en
génération comme se transmet le bâton-témoin dans une course de relais.
Chaque génération réfléchit à de nouvelles
façons de 'faire' améliorées pour essayer d'endormir et de contrôler
ce mal-être intérieur collectif.
Toutes nos organisations pour la
paix, politiques, religieuses ou spirituelles sont des structures émergeant de
cet état inconscient du 'faire'. C'est la résultante de la réaction inconsciente
de nos peurs, colères et douleurs collectives, les conséquences de cette dynamique ne pouvant donc nous entraîner
qu’à reproduire et récolter ces mêmes peurs, colères et douleurs.
Tant que nous continuons à nous
aligner sur le 'faire' comme moyen de résoudre cette situation éprouvante – quelle
que soit la noblesse de notre intention, nous nourrissons inévitablement le feu
de la misère humaine et passons continuellement le bâton-témoin du désespoir
d'une génération de 'faiseurs' à la suivante.
Où que nous allions, nous nous retrouvons
avec nous-même…
Le multivers est cependant généreux
et plein de grâce. A nous tous, tant individuellement que collectivement, il
est continuellement offert des situations grâce auxquelles la vérité de l'Etre
peut être découverte.
Il nous est possible de rencontrer ces
opportunités sans avoir besoin de voyager en Inde, de lire encore un autre
livre nous expliquant comment devenir quelqu'un de 'spirituel', ni de rejoindre
une nouvelle "organisation spirituelle" supposée nous guider vers des
techniques plus élaborées.
L'opportunité de réaliser l'Etre est
toujours présente là où nous nous
trouvons.
Cependant, tant que nous nous prenons
pour des 'faiseurs' et continuons à nous conduire comme s'il y avait quelque chose que nous pouvons 'faire' concernant notre
situation, nous demeurons aveugles et sourds aux invitations
incessantes qui nous sont faites pour réaliser l'Etre.
Il
nous est continuellement offert, à chacun de nous, une opportunité de réaliser
l'Etre au travers de situations face auxquelles nous sommes impuissants.
La seule chose que nous avons à faire
pour commencer à expérimenter l'Etre, est de scanner - avec notre perception -
l'horizon de notre expérience individuelle et collective ainsi que les aspects de
la situation qui est la nôtre face auxquels nous n'avons rien pu faire.
Où nos actions continuent-elles à échouer
?
Chacun de nous a des aspects dans sa
vie face auxquels il se retrouve impuissant. C'est une situation inévitable
pour tous ceux qui sont dans le 'faire' mais peut-être ne sommes-nous pas
encore capables de nous l'avouer à nous-mêmes.
En percevant ces situations
apparemment sans espoir, il est possible – même si nous n'avons connu aucun
succès dans nos efforts – que nous continuions à les analyser et à réfléchir en
essayant de comprendre ce que nous pourrions faire pour y remédier. Nous nous retrouvons
alors à lire des livres, former ou rejoindre des groupes, diriger ou quitter des
groupes, à consulter des maîtres spirituels, à méditer ou prier, à voter pour
le 'bon' candidat politique, ou encore à suivre des régimes ou faire des
exercices physiques étranges – en croyant qu'il existe encore quelque chose que
nous pouvons 'faire'.
Peu importe pourtant combien nous
posons d'actes incessants ou complexes, il s'avère que rien n'en ressort
jamais. Il est possible que nous arrivions temporairement à réarranger nos
situations sur le plan physique/matériel ou à endormir et contrôler nos pensées,
mais le temps révèle toujours que nos actes n'ont aucune portée sur leurs
causes.
Chacun de nous connaît dans sa vie
des situations vis-à-vis desquelles il ne peut rien faire. Nous ne sommes
peut-être pas encore en mesure d'affronter la vérité quant à notre incapacité
d'influer sur un changement réel et durable dans un domaine particulier de
notre expérience, mais intérieurement nous savons où nos actions ont toujours échoué.
Nous le savons.
Où que nous allions, nous nous retrouvons avec
nous-même…
Que faire ?
À l'heure actuelle, notre communauté
planétaire est amenée à vivre de nombreuses et diverses situations vis-à-vis
desquelles il n'y a rien à faire.
Il est probable que nous n'avons pas
encore le courage d'admettre cela non plus – ni à nous-mêmes – ni à qui que ce
soit. Car si notre loyauté envers le 'faire' est pour nous la façon d'ajuster le
point causal de la qualité de notre expérience, que se passerait-il si nous
admettions sincèrement que ce 'faire' nous a trahi ? Que ferions-nous alors?
L'humanité est à présent en train de pénétrer
dans un corridor effrayant et claustrophobique, qui en se rétrécissant
rapidement, nous conduit à la prise de conscience que tous nos agissements n'ont
mené à rien.
De façon générale, nous recherchons
encore désespérément une alternative que nous n'aurions éventuellement pas
encore complètement explorée :
Peut-être la réponse viendra-t-elle
de cette femme aguerrie prête à nous répondre au téléphone à 3 heures du matin
? Peut-être Elle, sait-elle ce qu'il faut faire ?
Peut-être la réponse viendra-t-elle
de ce brave homme au nom qui sonne de façon étrange et qui deviendra éventuellement
le leader d'un "monde libre" ? Peut-être Lui, sait-il ce qu'il
faut faire ?
Peut-être la réponse viendra-t-elle
par une révélation d'un ancien secret qui nous serait révélé dans un Best-Seller
du New-York Times ? Peut-être existe-t-il quelque part un livre susceptible de
nous dire ce qu'il faut faire?
Nous en sommes encore
collectivement, désespérément, à espérer que le futur proche va nous révéler ce
que nous pouvons faire pour nous délivrer de nos sentiments de frustration et
de catastrophe imminente.
Peut-être notre fanatisme religieux va-t-il
nous créer bientôt un beau et séduisant messie qui nous consolera de façon trompeuse
en nous présentant un plan de ce
qu'il faut faire pour nous sauver de cette damnation et de cet enfer imminents.
Peut-être ce "Sauveur" saura-t-il
faire les choses pour nous ?
Peut-être nos puissants complexes
militaro-industriels vont-ils se rassembler et simuler un atterrissage d'OVNI, à
l'instar d'une production Hollywoodienne avec de gentils aliens maîtrisant de
nouveaux et puissants progrès technologiques et nous annonçant : "Nous
savons exactement ce qu’il faut faire pour soulager vos souffrances
humaines."
Aussi ridicule que ce scénario puisse
paraître, tant que nous continuons d'adopter le 'faire' comme moyen de nous ajuster à la qualité de notre
expérience humaine, nous demeurons susceptibles d'embrasser tout ce qu'il y a
de bizarre, d'absurde et de ridicule dans une tentative désespérée de faire
quelque chose.
Le succès des infos-publicitaires à
la TV sont la preuve-même de cette mentalité.
Hitler a convaincu tout un peuple
qu'il savait ce qu’il fallait faire et les gens lui ont obéi. Le président Bush
a convaincu toute une nation qu'il savait ce qu’il fallait faire et les gens l'ont
laissé agir exactement comme il le désirait.
Aux États-Unis, les produits
pharmaceutiques tuent davantage de personnes que les drogues illégales vendues dans
la rue ; les compagnies pharmaceutiques continuent
quotidiennement à convaincre avec succès des millions de personnes que leurs concoctions
chimiques sont à même de faire quelque
chose.
Et maintenant – tandis que les
États-Unis abordent une nouvelle élection présidentielle - une fois de plus les
masses commencent à se rallier autour de celui qui saura le mieux convaincre
avec son projet qu'il sait ce qu'il faut
faire.
LE
CHANGEMENT. . .
YES WE CAN !
OUI
NOUS LE POUVONS !
FAIRE
ou ETRE ?
Comme toutes représentations
politiques planétaires, les élections américaines - si elles sont remportées par l'étiquette des
'faiseurs'' – ne seront pourtant tout simplement et une fois encore, que le spectacle
d'un nouveau transfert inconscient du bâton-témoin du 'faire' d'une génération
d'êtres humains à une autre, un bâton-témoin dans une course-de-relais humaine
dont l'unique résultat sera encore davantage de manifestations de peur, de
colère et de douleur.
Pourquoi ? Parce qu'il n'y a rien que
nous puissions faire pour influer sur
le point d'origine de notre expérience humaine.
A
quand remonte la dernière fois que nous avons eu un président
œuvrant
dans l'Etre ?
A
quel moment l'essence-même de la Présidence s'est-elle transformée
en
une liste de choses à 'faire' ?
Tant que nous n'arrivons pas à contacter
nos états émotionnels non-intégrés par notre attention et le rayonnement de l'Etre,
tout ce que nous faisons ne demeure que
des manifestations conduites inconsciemment depuis une souffrance non-résolue.
Tous nos agissements vont en
conséquence continuer à dériver comme autant de tentatives désespérées
d'endormir et de contrôler notre mal-être intérieur. Lorsque ce mal-être demeure
le point causal qui nous met en mouvement, nous nous retrouvons inévitablement à
vivre des manifestations extérieures inconfortables/douloureuses. Les impulsions
physiques, mentales et émotionnelles générées dans de telles circonstances ne
peuvent nous aider. L'Histoire elle-même est la preuve dont nous avons besoin
pour en prendre conscience.
Nous récolterons les
fruits de la graine-impulsion que nous avons semée,
quelle qu'elle soit.
Le comportement sans cœur…
Ce n'est que lorsque nous sommes
prêts à admettre qu'il n'y a absolument rien que nous puissions faire qu'alors nous
sommes prêts et désireux d'expérimenter la plus puissante force de toute la création
– le point d'origine de la nature de toutes choses : l'Être.
À l'heure actuelle, à ce moment
précis de notre évolution humaine, nous sommes invités à passer - grâce à notre
perception - de la résonance du 'faire' vers celle de 'l'Etre'.
Si nous ne pouvons réaliser cette
transition, nous n'accomplirons rien.
Les plantes qui ne donnent ni fruits ni
fleurs sont coupées et jetées au compost comme nutriment pour la prochaine
saison. C'est exactement ce que les anciens de nos nations autochtones ont tenté
et tentent encore de porter à l'attention planétaire.
Cette
saison est actuellement en train de se terminer.
Le
moment de la récolte est venu.
Nous
sommes tout autant les moissonneurs que les fruits et les fleurs
de
notre expérience qui se déploie.
Nous
récoltons en 'Etant', non pas en 'faisant'.
Le point de départ de la transition
finale du 'Faire' vers 'l'Etre' se trouve dans la prise de conscience que le
corps mental ne possède aucun point de référence quand il s'agit de l'Etre' et
ne peut donc l'appréhender.
Ceci est dû au fait qu'une
forme-pensée ne peut ressentir – elle n'a pas de cœur.
Sans ressenti/sentiment, il est
difficile de percevoir le rayonnement de l'Etre. Être et Ressentir sont
intimement liés. Du fait qu'une forme-pensée est dépourvue de sentiment, elle
va tenter de justifier toute forme d'action en vue de mettre en application son
intention.
Lorsque le corps mental est considéré
comme le point causal de la qualité de notre expérience, lorsque la pensée et
les actions qui en résultent sont vénérées comme
les seuls moyens d'accomplir un véritable changement - peu importe que l'intention
sous-jacente paraisse noble, son but est toujours le même : endormir et
contrôler.
Lorsque nous embrassons à tort la
croyance que "la pensée crée", nous exerçons ensuite immanquablement
nos pensées comme moyen de contrôler et d'endormir la qualité de notre
expérience.
Croire
que "la pensée crée" conduit toujours à utiliser notre pensée
comme
un moyen de manipuler notre expérience actuelle.
C'est pourquoi nous expérimentons actuellement
dans le monde un tel comportement sans cœur ; un comportement résultant d'une
impulsion conduite par la pensée-sans-cœur.
La résonance de la pensée-sans-cœur
surgit toujours comme une réaction de notre état émotionnel non-intégré.
La résonance de la pensée-sans-cœur -
et l'impulsion qu'elle génère - est toujours une tentative de nous sentir mieux
– de ne pas ressentir nos états émotionnels non-intégrés.
Elle tente de manipuler notre expérience actuelle en faisant de cette expérience autre chose que ce qu'elle est.
Elle tente de manipuler notre expérience actuelle en faisant de cette expérience autre chose que ce qu'elle est.
En
endormant et contrôlant par tous les moyens possibles la conscientisation de l'origine
de nos états émotionnels - en essayant par tous les moyens de faire quelque chose afin de ne pas avoir
à percevoir ce que nous éprouvons réellement - nous avons sans le savoir verrouillé
notre capacité à ressentir.
LE CATCH 22 : (ndt : paradoxe – situation inextricable) : En agissant de façons
qui verrouillent notre capacité à ressentir, nous devenons insensibles à la conscientisation
du point causal de notre empreinte émotionnelle d'où tous nos agissements sont
issus au départ.
Par conséquent, la boucle qui se
déplace de l'inconfort vers le 'faire', puis du 'faire' à nouveau vers
l'inconfort, se perpétue de génération en génération, devenant de plus en plus désespérée
et destructrice.
Bienvenue sur la Planète Terre.
Notre point de libération ...
La conscience de l'Etre ne peut
émerger d'agissements destinés à nous permettre de nous sentir mieux.
Cela n'a jamais été le cas et ce ne le sera jamais.
Toutefois, identifier les points où
dans notre vie, nous sommes sans cesse en train "d'essayer de nous sentir
mieux", est la clé pour éveiller la conscience de l'Etre. Le fait
"d'essayer de nous sentir mieux" est en effet un indicateur des
empreintes existant dans notre corps émotionnel qui nous conduisent au
comportement superficiel de devoir sans arrêt 'faire' quelque chose.
Dans cette perspective, tout aspect de
notre expérience où nous "essayons de nous sentir mieux" devient une
invitation directe à éveiller la conscience de l'Etre. Par conséquent, notre souffrance
s'avère bénéfique pour la résolution de notre dilemme.
La première étape pour expérimenter une
prise de conscience de l'Etre est donc d'identifier les points où nous essayons
toujours d'avoir recours au 'faire' comme moyen de changer la qualité de notre
expérience – que ce soit individuellement ou collectivement.
Quels
sont les aspects de notre existence où nous essayons sans arrêt
de
nous sentir mieux?
Quel
sont les aspects de notre expérience où nous nous retrouvons impuissants à faire
quoi que ce soit ?
Nous poser ces deux questions va nous
permettre de mettre en évidence ce qui potentiellement va nous permettre de
nous libérer du 'faire' pour entrer dans l'Etre.
Ce
peut être l'échec d'une relation par rapport à laquelle nous réalisons qu'il
n'y a rien à faire, nous continuons pourtant à être dans le 'faire' pour essayer
de nous sentir mieux.
Ce
peut être une maladie physique face à laquelle nous réalisons qu'il n'y a rien
à faire, nous continuons pourtant à être dans le 'faire' pour essayer de nous
sentir mieux.
Ce
peut être un état mental de confusion vis-à-vis duquel nous réalisons qu'il n'y
a rien à faire, nous continuons pourtant à être dans le 'faire' pour essayer de
nous sentir mieux.
Ce
peut être une situation spécifique de notre vie face à laquelle nous réalisons
qu'il n'y a rien à faire, mais nous continuons pourtant à être dans le 'faire'
pour essayer de nous sentir mieux.
Lorsque nous examinons une situation,
nous observons que nous croyons vraiment encore pouvoir faire quelque chose
pour y remédier. Cette croyance continuelle est manifeste dans le fait que nous
y pensons constamment. Nous persistons à l'examiner mentalement sous
tous les angles. A travers cet examen mental nous sommes toujours en train de
rechercher à 'faire' quelque chose qui pourrait être la solution au malaise que dégage notre
situation actuelle.
Dans notre quête d'une réponse
appropriée, dans notre tentative de ressentir que nous faisons quelque chose
pour remédier à une situation particulière,
nous
lisons alors encore des livres ;
ou
parcourons ce texte en espérant qu'il va nous dire ce que nous devons faire;
ou
formons un groupe avec d'autres personnes partageant notre même situation ;
ou
supportons avec enthousiasme un candidat politique spécifique dans l'espoir
que, s'il est élu, il pourra faire quelque chose pour nous ;
ou
nous accordons notre allégeance spirituelle à un être humain spécifique - le plaçant au-dessus de nous comme étant
"notre gourou" ou "notre maître" – convaincus que d'une
manière ou d'une autre il peut 'faire' quelque chose. Peut-être même pourrait-il
nous révéler une pratique secrète ou mystique qui nous permettrait comme par
magie de faire quelque chose ?
ou
encore, nous assistons à des réunions hebdomadaires dans un lieu, où là, nous
prions devant une statue à qui nous psalmodions des chants relatant sa vie, espérant
que l'entité qu'elle représente va faire quelque chose pour nous. Peut-être même
allons-nous jusqu'à ingérer des substances représentant celle-ci, dans la foi que
cet acte va d'une façon ou d'une autre faire quelque chose pour nous.
Pourtant, dans le calme des premières
heures du matin lorsque nous nous éveillons du sommeil pour revenir dans
l'expérience de ce monde - ou lorsque nous sommes seuls au cœur de nos
réflexions sur notre situation - ou quand nous sommes seuls, couchés dans notre
lit avant d'entrer à nouveau dans l'inconscience du sommeil…
nous nous débattons et luttons pour
empêcher l'émergence d'une terrible prise de conscience :
Nous
ne pouvons rien y faire,
rien de ce que nous avons fait n'a jamais rien donné.
Ce que cela nous fait ressentir…
Lorsque nous examinons cette
situation particulière et difficile - celle devant laquelle nous sommes
impuissants - peu importe sous quelle forme elle se manifeste dans notre vie, nous
remarquons quelque chose : elle porte en elle une résonance inconfortable/douloureuse.
Il existe un aspect de cette situation
qui nous pousse sans cesse à faire quelque chose pour essayer de nous sentir
mieux et qui - malgré tous nos agissements - ne change pas : une sensation imprégnée
d'inconfort… ce sentiment.
Ce sentiment inconfortable/douloureux.
Ce sentiment que nous ne voulons pas
ressentir.
Notre prise de conscience de la
présence de ce sentiment est le point de libération potentiel de notre
transition du 'faire' vers l'Etre.
Ce sentiment est si puissant qu'il
nourrit tous nos agissements et nos histoires.
Lorsque nous l'examinons nous pouvons
même lui mettre une étiquette : "peur", "colère", "douleur"
mais encore "peine", "angoisse", "culpabilité", "honte",
"abandon", "dépression"… Ce sentiment a fait partie de notre expérience humaine aussi loin
que nous puissions remonter. Peu importe comment nous le nommons. La réalité,
c'est qu'au fond il n'est que le ressenti d'une résonance qui nous est très
inconfortable.
Il est possible que nous ne nous en
rendions pas encore compte, mais jusqu'à ce que nous réalisions 'l'Etre' à
travers l'expérience, ce sentiment demeure la cause première qui conduit
l'ensemble de nos actions. Il nous pousse à essayer de nous sentir mieux en
nous-mêmes, par rapport à nous-même et au monde dans lequel nous vivons.
Nous avons échafaudé de nombreux
plans et scénarios, monté des organismes, créé des groupes et nous sommes frayés des chemins dans
nos relations de toutes les façons possibles pour essayer d'échapper à ce sentiment particulier.
Ce sentiment est le point d'origine du
chaos et des désastres que nous vivons.
Pourtant, il n'y a rien que nous
puissions y faire.
Rien.
Telle est la vérité et connaître la
vérité nous libère.
Les histoires que nous nous racontons ...
Nous nous racontons également
beaucoup d'histoires alambiquées du fait de notre engagement mental envers ce
sentiment inconfortable.
Nous croyons à ces histoires. Nous
nous identifions avec elles. Sans elles, que sommes-nous ?
Ces histoires sont des interprétations
mentales de la façon dont ce sentiment s'est manifesté, ce qui l'a causé et qui
ou quoi est à blâmer.
La
supercherie du corps mental est facile à reconnaître :
Bien
que celui-ci s'arroge la position de "dieu" dans ce monde, il ne
prend jamais la responsabilité de quoi que ce soit.
En
ce sens, quand le mental déclare "La pensée crée", il nous raconte encore
une histoire alambiquée qui signifie "Ce sont les autres qui sont à
blâmer dans ce que je suis en train d'expérimenter."
Permettre au corps mental de
gouverner notre vie nous a conduits à croire que si nous sommes capables de comprendre
cette sensation désagréable, nous serons à même de résoudre l'inconfort qui
en émane.
Cette proposition intrinsèquement
déficiente nous amène à croire que si nous réfléchissons à notre mal-être assez
longtemps - si nous l'analysons à fond - nous nous sentirons mieux.
Pourtant, la pensée étant incapable
de ressentir elle ne peut s'engager
consciemment ni entrer en contact avec la résonance causale.
Tout ce que peut faire la pensée est
de nous insuffler des histoires à propos de nos ressentis et nous pousser à
être sans arrêt dans le 'faire' – créant des situations qui émanent continuellement
cette résonance désagréable/douloureuse à travers le chaos, les conflits et les
catastrophes dans le monde.
La
pensée est incroyable ! Lorsque nous l'utilisons pour procéder à un
ajustement causal sur la qualité de notre expérience, elle nous entraîne dans
un labyrinthe.
Ceci n'est pas personnel. . .
Lorsque nous examinons de près notre
sentiment d'impuissance, nous pénétrons une révélation plus profonde et
fondamentale : nous réalisons que ce même sentiment émerge à notre conscience
chaque fois que nous plaçons notre attention sur l'un ou l'autre ou nos deux
parents.
Nous observons que nos parents ont
leurs propres histoires quant à la façon dont ce sentiment inconfortable leur
est apparu, qui ou quoi est à blâmer pour cela et ce qu'ils ont essayé de faire
pour y remédier. Mais eux non plus ne pouvaient rien y faire. Tout comme cela
nous a été transmis par nos parents, de la même manière cela leur a été
transmis par les leurs.
Les courants inquiétants de ces résonances
que nous ressentons remontent donc à nos ancêtres aussi loin que nous sommes en
mesure de le percevoir.
Depuis
combien de temps essayons-nous de faire quelque chose à ce sujet ?
Et
combien de réussites avons-nous accomplies par nos agissements ?
Lorsque nous examinons les échecs de
nos relations passées -- en ressentant
leurs signatures énergétiques -- accueillons ce que ce sentiment inconfortable nous
révèle en nous renvoyant à ces rencontres humaines irrésolues.
Nous découvrons que ce sentiment réside
dans tous les aspects de ce que nous considérons comme étant une manifestation
de notre faiblesse humaine - ce quelque chose que nous avons fait et qui n'a
pas marché.
Tant que nous persistons à croire que
nous pouvons faire quelque chose pour y remédier, notre vie continue à se dérouler en manifestant
des situations servant de preuves du contraire.
Les Faux Dieux ...
Jusqu'à
ce que nous entrions en contact avec la cause de notre inconfort - nous
continuons à dresser un autel au "faire" en l'adorant et en lui
adressant nos prières.
En vénérant "le Faire"
comme moyen d'influer sur la qualité de notre expérience, nous vouons sans le
savoir un culte à cette douloureuse signature énergétique.
Si nous appelons ce sentiment
"peur", "colère" ou "douleur", tous nos agissements
ne sont alors que des rites et des rituels ne servant qu'à adorer la peur, la
colère et la douleur.
Chaque fois que nous faisons quelque
chose à partir de celles-ci, nous déclarons que ces signatures énergétiques
causales sont nos dieux et que toutes nos actions sont l'expression de
l'hommage que nous leur rendons.
Lorsque nous sommes capables d'en
prendre conscience, nous pouvons alors voir clairement que chaque fois que nos
politiciens, prêtres et autres profiteurs – nos organisations New Age et
enseignants "spirituels" - nous amènent à croire qu'il y a quelque
chose que nous pouvons faire pour changer notre situation, c'est qu'ils s'inclinent
comme des serviteurs devant ces dieux.
Lorsque
nous entrons dans le 'faire' comme moyen de procéder à un ajustement causal sur
la qualité de notre expérience, nous rendons hommage à la peur, à la colère et à
la douleur et les érigeons comme étant nos dieux.
Aucun de nous n'est innocent de cette
allégeance trompeuse, car nous nous sommes tous laissés mordre naïvement comme
des enfants par les empreintes énergétiques des 'faiseurs'-vampires.
Faire est dans notre nature jusqu'à ce que
nous réalisions 'l'Etre'.
Faire demeure notre Dieu jusqu'à ce que
nous réalisions Dieu en tant qu'Etre.
Le
'Non-Faire' ...
Une fois que nous prenons conscience
de la situation difficile dans laquelle nous nous trouvons, la seule dynamique
qui puisse nous être utile afin d'éveiller le rayonnement de l'Etre est le
"Non-Faire".
Le
"Non-Faire" signifie toute intention nous aidant à devenir pleinement
conscient de l'inconfort/la souffrance ressentis imprégnés dans notre corps
émotionnel dans notre enfance. Le 'Non-Faire' est une transition, un pont
temporaire, nous responsabilisant pour passer du paradigme du 'Faire' à
'l'Etre'.
Nous n'avons rien à faire pour
accomplir 'l'Etre' – seulement dé-faire.
Nous sommes toujours dans 'l'Etre'.
'L'Etre' est quelque chose que nous réalisons, pas quelque chose que nous
créons.
La
seule chose qui nous soit nécessaire pour réaliser l'Etre est de relâcher les
liens inconscients qui nous lient de manière hypnotique par un asservissement
inconscient au 'faire'.
En intégrant consciemment nos peurs, colères
et douleurs, la vérité de l'Etre se manifeste spontanément en pleine
conscience. Être se révèle de soi-même sans effort lorsque notre attention
n'est pas empêtrée inconsciemment dans la toile du 'faire'.
Puisque notre allégeance au 'Faire'
comme étant notre dieu est conduite par une tentative d'endormir et de
contrôler le mal-être émanant de l'état non-intégré de notre corps émotionnel,
la seule chose qui nous est demandée est d'intégrer l'empreinte énergétique de
cette situation.
Une fois intégrée, il ne demeure que "la
Révélation de l'Etre".
L'intégration de l'empreinte de cette
situation énergétique est réalisée en étant Un avec elle, sans condition
- en y étant présent, pas en faisant quelque chose vis-à-vis d'elle.
En
étant présent, sans condition, aux empreintes de notre peur, de notre colère et
de notre douleur, nous réalisons que ces résonances énergétiques font partie de
notre 'Etre' et nous ne nous sentons donc plus poussés à entreprendre quelque
chose vis-à-vis d'elles.
L'Elixir de la Discipline. . .
En posant notre attention sur l'Etre,
souvenons-nous que notre corps mental ne peut l'appréhender.
Il ne peut ni le comprendre, ni en
saisir le sens, et exige donc une démonstration constante de ses résultats avant
de lâcher prise à sa propension obsessionnelle à tout contrôler.
Démontrer c'est "montrer le démon".
Lâcher prise c'est " lâcher la prise sur nos
certitudes"
L'Être ne peut être connu qu'à
travers l'expérience, il ne peut être compris intellectuellement. Le savoir
requiert l'expérience personnelle. L'expérience requiert de s'ouvrir et de
permettre l'intégration de la rencontre avec ce que nous cherchons à réaliser
sur les plans physique, mental et émotionnel.
La constance ...
S'éveiller à la conscience de l'Etre
s'accomplit sans effort. Pourtant, cela nécessite au départ l'élixir de la
discipline.
Sans la fréquence de la discipline,
le corps mental impose de manière ignorante son dogme concernant la 'Pensée' et
le 'Faire'.
'Penser'
et 'Faire' sont la religion du corps mental.
Sans discipline délibérée - sans expérimentation
constante de "l'Etre et ses conséquences" - nous sommes systématiquement
amenés à 'penser' et 'faire'.
C'est pourquoi, pour la plupart
d'entre nous, dépasser le règne du dieu corps-mental, demande au départ l'application
délibérée et disciplinée du 'Non-Faire'. Ceci est transitoire et donc
temporaire mais pour la plupart d'entre nous, nécessaire.
Chaque
jour (constance), il nous faut accorder du temps à exercer la résonance de l'Etre sur les aspects où nous nous
sentons impuissants.
Chaque
jour (constance), il nous faut nous accorder du temps pour intégrer ce que le 'Non-Faire'
nous apporte et qui nous est nécessaire pour expérimenter notre rencontre avec l'Etre.
Comment être dans le Non-Faire ...
Pour entrer dans le 'Non-Faire', il
nous faut simplement tourner notre attention vers l'intérieur sur ce ressenti désagréable
d'impuissance. Nous portons délibérément notre attention vers l'intérieur sur
la résonance inconfortable qui se manifeste lors de chacune de nos tentatives
de nous sentir mieux.
Voici comment nous pouvons commencer
à ressentir consciemment cette résonance causale :
Commençons par placer notre attention
sur la situation où nous ressentons le besoin ou l'envie d'agir (mais par
rapport à laquelle tout ce que nous avons fait a continué à être un échec).
Laissons le corps mental commencer à
raconter son histoire. Cela peut commencer par "Ma femme est toujours
...", "Je déteste mon travail parce que ...", "Peu importe
combien j'essaie de .... " "Mon père ne me lâche jamais ...",
"J'ai une maladie incurable qui s'appelle ..." Peu importe
l'histoire. L'important est que nous allions au bout de cette histoire jusqu'à
ce qu'elle nous amène à porter notre attention sur la résonance douloureuse qui
lui est associée. Dans le 'non-faire', le seul intérêt de
"l'histoire" est qu'elle est un leurre pour attirer notre attention emprisonnée
dans la résonance inconfortable ressentie.
Peu importe également quels mots nous
utilisons pour exprimer ce sentiment d'inconfort. Ce qui importe le plus est
que nous exercions consciemment notre conscientisation afin de déterminer où
nous le sentons. Ce sentiment est ancré quelque part dans et autour de
notre corps physique.
Au moment où nous identifions où cela
se passe, nous commençons à y être présents.
Etre, sans condition ...
C'est à ce point précis dans la discipline
du 'non-faire' que nous allons appliquer l'aspect le plus crucial de toute
cette approche expérimentale de la Conscience de 'l'Etre' :
Notre
présence au point causal de notre inconfort ne doit l'être pour aucune raison
que ce soit.
Notre
présence à la résonance ressentie ne doit l'être dans aucun but d'accomplir
quelque chose.
Notre
présence n'a pas pour objectif de "guérir", "changer",
"transformer", "se sentir mieux", "évoluer",
"soigner", "savoir", "comprendre" ou même "réaliser
quelque chose".
'
Être' n'est pas "un moyen de
parvenir à nos fins".
'Être'
est le moyen et la fin.
Nous sommes présents parce que la cause Est nous
Nous sommes présents à la cause parce
que 'Etre' est le point causal.
Nous sommes présents à cette
résonance inconfortable parce que 'Etre' est causal.
Nous sommes présents à cette
résonance ressentie parce que 'Etre' est le point causal authentique de tout
ce qui Est – et n'Est pas.
Nous
ne nous engageons pas dans L'Etre comme un moyen "de faire". Nous ne
ferions alors que nous engager dans un autre agissement déguisé en un "acte
de présence".
Nous sommes présents au point causal en
reconnaissant qu'il n'y a rien d'autre que
nous puissions faire pour influer sur la résonance douloureuse que nous ressentons
que de diriger sur elle le rayonnement de l'Etre inconditionnel.
Aucun Point de Référence...
En nous exerçant à "Etre sans
condition" vis-à-vis du point d'origine de notre mal-être, cela entraîne
des conséquences. L'une des conséquences est que le corps mental essaie
d'intervenir car il ne peut appréhender l'Etre.
En focalisant le rayonnement de
l'Etre inconditionnel sur notre inconfort intérieur, observez la manière dont
le corps mental cherche "une destination", "un baromètre de
réussite" ou "un point de référence" par lequel "les
résultats peuvent être mesurés ".
Observez la manière dont il demande: "Quel
est le but de ceci ?", "Qu'est-ce que cela accomplit ?",
"Qu'est-ce qui est censé se passer?" ou "Comment est-ce cela va
se réaliser ?"
Le corps mental ne peut tout
simplement pas s'aider lui-même !
Observez cette activité mentale mais
ne la combattez pas et ne l'entretenez pas.
Si nous nous y aventurons cela va
nous amener à faire quelque chose.
Il vous suffit d'être présent à cette
signature énergétique inconfortable sans rien anticiper, sans raison
particulière, sans espoir de quelque résultat que ce soit.
Ne
soyez pas même, vous-même, un objectif de réalisation.
Soyez,
simplement.
L'Etre et ses résultats…
Cette rencontre quotidienne avec
l'état d' "Etre sans condition" est la première étape vers l'éveil de
la résonance authentique de l'amour inconditionnel.
Tant que nous sommes des 'faiseurs',
nous supposons que l'amour inconditionnel est quelque chose que nous faisons
aux autres. Cela n'est pas vrai.
L'amour
inconditionnel ne s'éveille véritablement qu'en étant avec nous-mêmes tels
que nous sommes, sans imposer aucune
condition à l'Etre.
Ce n'est que lorsque nous sommes
capables d'être avec nous-mêmes de cette manière que nous sommes vraiment en
mesure de rayonner 'l'Etre' sans condition au cœur de toutes nos rencontres.
Puisque le corps mental n'a pas la
capacité d'appréhender la nécessité d'Etre, il est vital de nous réserver quotidiennement
un espace/temps pour Etre présent sans condition à l'aspect de notre
expérience où nous sommes impuissants. La constance est essentielle.
Lorsque nous rayonnons régulièrement
l'Etre' sur le point d'origine de nos actions - sur notre ressenti inconfortable
- nous offrons à notre attention mentale la possibilité de percevoir par
l'expérimentation la connexion entre 'Etre' et ses 'résultats'.
Cela ne va pas exiger de nous
énormément pour réaliser des résultats.
15
minutes par jour de présence constante et sans condition,
portée
sur le point causal de l'inconfort que nous ressentons, peut accomplir
davantage que tous nos agissements incessants.
Si le corps mental ne peut saisir
cela, grâce à la constance, ce fait devient évident et indéniable.
Etre présent à notre ressenti
intérieur, sans condition, signifie contenir
ces signatures énergétiques plutôt que de leur permettre de nous amener
dans des histoires qui incitent à 'faire' encore davantage dans le but de se
sentir mieux. Au lieu de les projeter vers l'extérieur dans le monde, nous apprenons
à les contenir de façon inconditionnelle au plus profond de nous-mêmes.
Contenir consciemment les ressentis
de ces signatures énergétiques nous permet de commencer à intégrer la peur, la
colère et la douleur. Tandis que nous intégrons ces résonances, nous nourrissons
notre capacité à réaliser 'l'Etre'.
Savoir
contenir stimule l'Etre.
Lorsque l'Etre est stimulé, nos
conditions de vie le sont également.
Grâce à la constance ceci est
inévitable et indéniable.
La Véritable Alchimie...
En exerçant régulièrement et
sans aucune condition le rayonnement de l'Etre sur le point d'origine de notre
ressenti désagréable, nous prenons progressivement conscience de la manière
dont nos conditions de vie s'ajustent naturellement - sans que nous n'ayons à faire
quoi que ce soit vis-à-vis d'elles.
Ce moment où nous sommes dans l'Etre
sans condition est l'instant alchimique qui transforme le métal brut en or --- qui transforme nos souffrances
apparemment sans fin en une expérience de paix.
Avec la constance – avec les résultats
physiques, mentaux et émotionnels recueillis grâce au rayonnement de 'l'Etre'
sans condition -- nous commençons peu à peu à apprécier la résonance de l'Etre comme
moyen d'influer sur l'origine de la qualité de notre expérience.
Cette transition est graduelle,
naturelle, et lorsqu'elle est régulièrement explorée, elle est indubitable et
incontestable.
Une transformation se déroule donc naturellement
au cœur de la résonance de notre expérience :
Nous
sommes de moins en moins sujets à essayer de 'faire' quelque chose face à notre
souffrance et sommes davantage dans l'expression spontanée de l'Etre.
Le
rayonnement de l'Etre ne propage aucune souffrance,
il
la démantèle à son point d'origine.
Cette transition est graduelle,
continue et se fait sans effort. Elle se déroule en démontrant constamment à
notre corps mental la grandeur de l'Etre afin qu'il puisse simultanément et
progressivement relâcher son contrôle.
Pendant que l'Etre mûrit grâce à
l'intégration de ce qui le nourrit –- la conscience et le fait de savoir contenir sans condition les
résonances de la peur, de la colère et de la douleur -- nous recueillons les
fruits de notre présence de plus en plus profonde au sein de chaque facette de
notre de vie.
Au
lieu de faire les choses en essayant d'être présent,
nous
nous réalisons en étant la Présence au sein de toutes nos activités.
A ce stade, notre pratique consciente
du "Non-Faire" est un lâcher-prise qui s'accomplit par nécessité. Le
'Non-Faire' devient notre façon d'être. Nous avons réalisé le passage de l'humain
qui 'Fait' vers l'humain qui 'Est'.
Nous percevons alors le monde à travers
le regard de l'Etre - non plus par celui du 'faire' et en conséquence le monde
se transforme devant nous – grâce à nous (la cause de cette transformation Est
nous).
Le regard de l'Etre ...
Jusqu'à ce que nous reconnaissions l'Etre comme point d'origine de la
qualité de notre expérience humaine, nous croyons que Dieu est "un
être", un individu, une entité conduite par la personnalité, qui 'fait'
des choses. Nous nous adressons donc à Dieu comme un "moyen d'accomplir
quelque chose".
Pour les 'faiseurs', Dieu est
'"quelqu'un qui va faire quelque chose."
Pourtant, lorsque nous réalisons l'Etre
comme étant l'origine, nous savons que Dieu n'est pas "un être" – pas
un nom. Nous réalisons Dieu en tant qu'Etre – en tant que Verbe.
Lorsque
nous sommes sans condition – lorsque nous sommes "simplement parce
que nous sommes", le flux Divin circule telle la conscience tressant chacun
de ses fils sur le métier à tisser que nous appelons le moment présent.
Jusqu'à ce que nous accomplissions
notre transition du 'Faire' vers 'l'Etre', nous nous tournons vers Bouddha ou
Jésus-Christ comme "des êtres pouvant faire quelque chose".
Lorsque nous sommes dans le 'faire', ce
que ces êtres ont fait a une telle importance à nos yeux qu'il nous semble
donc également essentiel de 'faire' à
notre tour quelque chose en vue d'atteindre la libération. Comme nous
les percevons comme des personnes, nous étudions donc leurs actions.
Et c'est ainsi
que nous ratons le coche – complètement.
Ce n'est que lorsque nous transitons
du 'faire' vers 'l'Etre' que nous réalisons leur grandeur.
Une statue de Bouddha peut fasciner
un 'faiseur' par sa posture, ses vêtements ou l'expression sur son visage ; le
'faiseur' se demande alors : "Que puis-je faire pour lui ressembler?"
; mais lorsque nous percevons Bouddha à travers la perspective du
'faire', nous sommes à chaque fois à côté de la plaque car le Bouddha "est
l'Etre" -- non pas "un être".
Lorsque
nous rayonnons l'Etre sans condition -- peu importe nos actes,
nous
sommes Bouddha.
Lorsque nous regardons Jésus en tant
que Christ avec les yeux du 'faire', nous nous demandons ce que nous pouvons
'faire' pour accomplir ce que lui a fait. Nous enfoncer des clous dans les
mains ? Accomplir des œuvres de charité ? Aller guérir les malades ?
Et là encore nous sommes complètement
à côté de la plaque.
Jésus
en tant que Christ n'est pas "une personne".
Le
Christ est la conscience "d'Etre sans condition".
Lorsque
nous "sommes sans condition", nous sommes Christ.
Réaliser l'Etre ...
Si nous sommes encore alignés avec le
'faire', il est possible que nous lisions ce texte en supposant que nous avons
compris ce qui est nous est transmis ici -- que nous avons compris la nécessité
de pratiquer le rayonnement de l'Etre.
Cependant tant que nous ne nous
offrons pas, régulièrement, la possibilité "d'Etre présent au point
d'origine de nos ressentis – sans aucune condition" – nous retardons la réalisation
de l'Etre. Et tant que nous ne connaîtrons pas l'Etre par l'expérience, nous
continuerons instinctivement à 'faire' comme moyen de nous ajuster à ce que
nous expérimentons.
Bienheureusement, notre multivers est
empli de grâce et de compassion et nous propose continuellement des expériences
individuelles et collectives face auxquelles nous ne pouvons rien faire.
Observez notre monde actuel : Que
pouvons-nous faire concernant la pollution ? La guerre au Moyen-Orient ? La
pauvreté en Afrique ? L'accélération des changements climatiques ?
La vérité est – Rien.
L'histoire en est la preuve pour tous ceux qui veulent bien le reconnaître. Toutes
ces situations sont les conséquences de notre prosternation devant le 'faire' comme
moyen d'accomplir des changements dans la qualité de notre expérience humaine. Toutes
ces manifestations de catastrophes imminentes sont les résultats du fait que
nous nous inclinons sans le savoir devant la peur, la colère et la douleur
comme des dieux que nous servons.
Ce n'est que lorsque nous embrassons l'Etre
sans condition par l'expérience comme étant le point causal de notre expérience
individuelle - et donc collective – que nous pouvons réellement influer sur ces
situations éprouvantes. Ces dernières sont autant de cadeaux qui nous sont offerts
pour que nous puissions réaliser la vérité de ce que nous sommes et de ce que
Dieu représente pour nous. Ces situations n'ont pas lieu dans le but de nous
faire découvrir des méthodes plus élaborées pour "faire quelque chose pour
nous sentir mieux."
'Etre'
est le seul rayonnement qui puisse crée un impact authentique
sur
le point d'origine de la qualité de l'expérience humaine –
Jusqu'à ce que, grâce à une pratique constante
et disciplinée du 'Non-Faire', nous nous proposions à nous-mêmes la possibilité
d'expérimenter la révélation de 'l'Etre', nous continuerons à essayer de
'faire' quelque chose.
Qu'il en soit ainsi.
Profondes pensées,
Michael
MiCHAEL BROWN
cv8vd
Traduction française : Linda P. Steketee
http://passageemergence.blogspot.com/search/label/Michael%20Brown
Peut être n'ai je rien compris à votre exposé pourtant longuement développé. Il me semble que le "faire" peut se révéler champ de culture de l'"être", et que ses routines soutiennent l'émergence d'instants de profondeur. Bien sur, je me laisse souvent noyer dans des activités quotidiennes de manière machinale, mais il m'est apparu que parfois, dans l'acceptation de cette engloutissement volontaire, se dégageait une beauté sereine et tranquille. Je passe ma vie à faire et réaliser mille choses par jour et je crois qu'elles adoucissent le quotidien de ceux qui m'entourent et me procurent aussi de bons moments. Parfois je suis aussi complètement vidée et n'ai d'autre désir que me coucher. Que "faire" de ces sentiments?
RépondreSupprimerEt un grand merci aussi pour vos textes très touchants.
Matianna
Chère Matianna, avant tout je tiens à redonner le crédit de cet exposé à Michael Brown, je n'en suis que la traductrice. 'Être' et 'Faire' ne sont pas antinomique. Si de votre perspective le 'Faire' cultive votre 'Etre' c'est tout à fait louable :-) et j'entends parfaitement ce que vous exprimez ici. La question à nous poser est : ce que nous 'faisons' le faisons-nous à partir de notre Etre -- de notre Présence intérieure, ou pour combler, fuir une part de nous-même ou encore pour nous raconter une 'histoire'? Ce n'est que seul avec nous-même dans notre intimité profonde que nous sommes aptes à répondre honnêtement à cela. Michael Brown nous invite à explorer nos ressentis en ce sens. Quant à l'épuisement que j'ai bien connu également à diverses reprises, c'est un ressenti inconfortable qui -- pour ma part en tout cas – m'a permis de remonter à la cause d'un déséquilibre dans le 'donner & recevoir'. Que faire de ces sentiments ? Michael Brown propose d'y Etre Présent – quels qu'ils soient, c'est en les reconnaissant que nous pouvons les traverser et les intégrer. C'est un processus au fond très pragmatique que nous pouvons expérimenter à tout moment dans notre vie de tous les jours. Merci de votre retour Matianna…
RépondreSupprimerMeilleures pensées.
Bonjour Pascal
RépondreSupprimerTout d'abord un grand merci à vous de faire connaitre M. Brown. Cela fait plusieurs années que je cherche une méthode pour apprendre à mieux vivre avec mes émotions. EFT, Sedona, etc mais j'avais le sentiment que ces méthodes "recouvraient" mais ne permettaient pas une intégration de la causalité de l'expérience inconfortable. J'ai commencé le processus depuis un mois mais je n'en suis pourtant qu'à la 2em semaine car j'ai refais plusieurs fois les deux première semaine par crainte de ne pas faire bien comme il faut, par crainte que ce ne soit pas parfait, par crainte je l'avoue de ne pas maitriser le processus. Que faire ou peut-être que ma question devrait être que dois je "non-faire". Puis-je avancé à la semaine suivante même si j'ai le sentiment de ne pas être satisfait de moi-même ?
Bonsoir... Merci pour votre retour, il m'est plus facile de répondre plus longuement par email, vous pouvez me joindre à : pascalelinda@wanadoo.fr
RépondreSupprimerSinon dans un premier temps je vous répondrai que Michael conseille de continuer le processus quoi qu'il arrive, quels que soient vos ressentis... il n'y a pas de "maîtrise du processus" à avoir, bien au contraire, il est question de lâcher-prise donc continuez les semaines régulièrement. Je vous répondrai davantage donc par email. A bientôt...
Wahou ! Comme ça raisonne en moi ! J'ai l'imression que cela fait 20 ans que je cherche et que j'ai enfin trouvé. Je savais comment faire pour "faire" mais pas comment faire pour "être" et intuitivement je savais pourtant que c'était la clé. Merci de tout coeur pour cet outil qui va bouleverser mon expérience de la vie à jamais. C'est simple et comme tout ce qui est simple, ça peut paraître difficile mais je suis prête. Quel beau cadeau !
RépondreSupprimer