Cib / Ajmak
La Trecena de la Sagesse et du Pardon
30 juin – 12 juillet 2014
Cib, ou Ajmaq en Maya K'iche, représente la
sagesse et les âmes de nos ancêtres, ces anciens qui nous ont précédés tant
dans notre lignée personnelle que dans la famille humaine qui habite notre Terre.
L'énergie de Cib incarne notre
connexion à la longue histoire évolutive de la Vie depuis des millions d'années
pendant lesquelles notre planète a été bénie par la diversité du vivant que
nous observons aujourd'hui, par le caractère sacré de la conscience, par le
libre arbitre et l'amour.
Cib représente aussi
l'absolution, le pardon, le péché et le plaisir. Nagual des défauts et des
vices, il symbolise également les présents et la Terre Mère. Ses animaux totems
sont le Vautour et le Hibou. Dans la tradition Maya Classique, Cib est associé à la direction cardinale
du Sud et à la couleur jaune.
Pendant les jours Cib, les Mayas
demandent le pardon de leurs ancêtres car c'est une période où ces
derniers sont à l'écoute et particulièrement ouverts à entendre nos souhaits et
nos demandes. C'est aussi un Jour favorable pour l'harmonie et pour gérer les discordes. Dans
la Période Classique Maya, Cib soutenait
les Mayas à maintenir l'équilibre dans leur vie : c'était une période pour
rester à la maison et réfléchir sur ses actes et leurs conséquences, que
ceux-ci soient intentionnels ou pas.
Cib incarne deux énergies
archétypales : le Pardon et la Sagesse. Nous trouvons d'ailleurs actuellement
de nombreux écrits qui traitent du pardon car nous en avons plus que jamais
besoin.
Les taux élevés de divorces, de poursuites judiciaires, de criminalité liée
à la haine, l'envie, la vengeance, et d'autres problèmes de communication qui
marquent les sociétés dans de nombreux pays dits développés, sont les symptômes
de notre incapacité et de notre manque de volonté à pardonner. Le pardon est
porteur d'immenses et puissantes forces : celles de l'amour, du respect,
de l'intégrité, de l'honneur, de la compassion, de la compréhension et de
l'empathie.
Tant que vous êtes incapable de pardonner profondément, totalement, et sans
condition, tant que vous êtes incapable d'arrêter de rechercher la vengeance ou
la revanche, vous ne pouvez être vraiment libre. Vous demeurez sous le contrôle
des personnes qui vous ont fait du tort en leur consacrant vos pensées, vos
émotions et votre énergie.
Il vous faut avant tout vous pardonner à vous-même et cela peut
s'avérer plus difficile que de pardonner aux autres. Beaucoup d'entre nous
portent en eux une profonde culpabilité, parfois même sans le
savoir. Cette culpabilité, quelles qu'en soient les origines, doit être
évacuée. Lorsque vous pardonnez, non seulement vous lâchez prise et
libérez ceux qui vous ont fait du tort, mais plus important encore, vous vous
libérez vous-même ; et c'est là le plus grand cadeau que vous puissiez
vous faire ainsi qu'à ceux qui vous entourent.
Cib incarne également la
sagesse et la perspicacité acquises grâce à une longue expérience. Pour les
Mayas, atteindre le statut d'Aîné -- ce qui se produit à l'âge de 52 ans
lorsque vous avez terminé 4 cycles de 13 ans chacun -- est l'une des plus
grandes réussites pour un être humain. Ironiquement, la société moderne occidentale
vénère quant à elle la vigueur et l'idéalisme de la jeunesse et traite ses aînés
comme n'étant désormais plus productifs ou utiles, les considérant davantage
comme des fardeaux que des trésors de sagesse, ce qu'ils sont réellement.
Ceci est fondamental car si nous ne savons pas respecter ou reconnaître le
savoir et l'expérience inestimables de nos aînés, nous nous condamnons à
répéter les erreurs et les décisions malavisées du passé -- et cela s'applique
à tous les niveaux et à tous les aspects de notre société, depuis la politique
étrangère et les indicateurs économiques jusqu'à nos propres valeurs sociales
et réussites professionnelles.
Nos aînés sont notre unique lien avec ce qui s'est passé avant nous, notre
seule connexion avec les générations passées et les leçons qu'elles ont si durement
apprises. Aucun livre, aucun site Web, aucun réseau social ne peut remplacer la
sagesse vivante et profonde incarnée par nos aînés. En nous coupant de ces
lignées fondamentales nous nous séparons de notre propre conscience collective
et nous nous empêchons d'avancer individuellement ou en tant que société.
C'est pourquoi il est si crucial de vous connecter aux voies que vos
ancêtres ont parcourues ; de vous connecter non seulement à ceux de votre
lignée directe, mais aussi à tous ceux qui vous ont précédés dont vous appréciez
l'érudition, le travail et les efforts à travers diverses formes telles que les
technologies, les techniques, les méthodes, les procédés, les inventions et
autres outils et connaissances qui permettent à votre vie d'être plus productive,
pratique et agréable.
Renouez avec les aînés, tant avec ceux qui sont vivants qu'avec ceux qui
sont partis - vous vous reconnecterez ainsi avec votre propre âme.
Brigitte Racine
Traduction française :
P.Linda Steketee
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